Séminaire du 7 décembre 2022
Patrice Bidou
Le couple bison-cheval revisité
Dans un article paru dans le Journal of Archaeological Sciences : Reports 28 (2019), repris dans un séminaire du Gretorep (Mars 2020), Georges Sauvet hisse le cheval paléolithique tout en haut de la pyramide animale.
Je propose un « mythogramme » explicatif de ce nouvel agencement des animaux sur les parois des grottes.
Á partir d’une mythologie amazonienne, je considère le couple bison-cheval, non plus sous la forme d’une opposition BISON/CHEVAL (dont la stérilité est actée), mais comme les deux termes d’un segment narratif, BISON ——> CHEVAL, qui a pour aboutissant l’élévation de ce dernier au sommet du vivant. Là où l’être humain universellement (dans sa version masculine) se positionne en majesté. Quant à sa version féminine, au début, elle a un temps d’avance, avec ses vulves qui font signe sur un fond animal insignifiant, et elle reste là.
Commentaires
1 Georges Le 09/12/2022
La seconde histoire est sensée concerner la dualité Bison-Cheval dans l'art paléolithique, et là, je vois de nombreux arguments qui s'opposent à l'interprétation de Patrice. Le cheval est l'espèce la plus représentée depuis l'Aurignacien jusqu'à l'épipaléolithique et dans toutes les régions, même les plus marginales. Le bison en revanche ne devient véritablement important qu'au Magdalénien et il est absent de vastes régions comme l'Andalousie et l'Espagne centrale. Dans la région cantabrique aux périodes anté-magdaléniennes, c'est la biche qui domine. On ne voit pas comment le récit qui se trouve derrière ces animaux-symboles pourrait concerner "l'élévation du cheval au sommet du vivant" à partir du bison représentant l'animalité.
L'interprétation de la "dyade bison-cheval" par analogie avec ce qui advient au jaguar-terre de l'Amazonie apparaît donc comme totalement déconnectée de la réalité paléolithique, comme d'ailleurs toute interprétation que l'on pourrait être tenté de plaquer sur les images pariétales.