Groupe Français d’Etude et de Recherche sur l’Origine des Représentations Graphiques et Symboliques
La préhistoire et la psychanalyse se constituent en tant que discipline au début du XIXe siècle. L’homme est remis au travail pour créer une nouvelle généalogie, plus conforme aux nouvelles connaissances qui tracent des chemins à parcourir, modelant à la fois l’héritage et préparant l’avenir. Modeler l’héritage, en définissant l’objet transmis, sa découverte, sa constitution et sa transmission. On peut envisager la Préhistoire du point de vue chronologique, en appeler à la science pour la définir, envisager son institution et son enseignement. Cependant, l’homme découvert fossile, doit s’animer, émerger et accéder à l’attente de ses découvreurs. Qui est- il ? Que devient-il ? Le psychanalyste s’est invité à entrer dans l’obscurité de la temporalité de la grotte : il pose son regard sur tout, il cherche et découvre un figuratif qui l’interroge sur sa propre généalogie et son inachèvement en tant qu’homo sapiens.
En 1978, la rencontre d’un psychiatre/psychanalyste, Pierre Privat et d’un préhistorien/ethnologue, Henry-Jean Hugot, rejoint rapidement par des préhistoriens et je citerai seulement les premiers arrivés. Denis et Agueda Vialou, Georges Sauvet, Michel Garcia, Yvette Taborin, Eric Robert et plus épisodiquement par Jean Pierre Mohen, Michel Lorblanchet, Brigitte et Gilles Delluc et bien d’autres, et par les psychanalystes : Marie Lise Roux, François Sacco, Alain Gibeault, Anne Clancier, Christian Gaillard, Edouard Martin, Gérard Noir, Jean-José Baranes, Bernard Penot, Régine Prat, Marie Claude Amieux, les anthropologues Patrice Bidou, et Gillian Gillison, Claude Frontisi, historien de l’art et Françoise Ducroux-Frontisi, helléniste, mythologue. Ensemble nous avons parcouru plus d’un territoire de l’homo sapiens, partagé un savoir incertain, dont les interprétations récoltées pouvaient mettre en doute notre entreprise. Notre entreprise étant celle de nous inscrire dans la poursuite d’un renouvellement de notre propre pratique.
Mais comment s’oriente notre inférence intellectuelle aujourd’hui ? Faire surgir et partager ensemble, une figure, la rendre intelligible, ouvrir l’espace et le temps au-delà des ancrages historiques et donner place à une jonction anachronique des temps hétérogènes qui nous invitent à retrouver ce qui nous a constitué, ce qui nous a été transmis et qui ne peut disparaître, car la permanence des images visibles nous montre comment le sujet se construit à partir de lui-même, de son inconscient et de sa culture. Démarche reconstructive en terme de structure, mais aussi appropriation de ce qui met en abîme son sentiment de familiarité.
Comment Homo Sapiens percevait-il son propre corps et son monde, comment construisait-il l’image qu’il se faisait de lui-même et du monde qui le contenait. Que dire alors de l’art du Paléolithique supérieur ? « À quelles conditions un objet inanimé, et dans ce cas, l’art des Préhistoriques, peut-il, dans l’espace de la mémoire sociale, penser, prendre la parole ou répondre à un regard ? » (Carlo Severi).
François Sacco
=> Ce site comporte également un blog permettant d'échanger librement : Blog communauté
Vous trouverez également quelques articles susceptibles de vous intéresser : Articles (notamment une propostion pour le séminaire de 2023-2024)
=> Le GRETOREP organise des séminaires. Par exemple, en 2022-2023, le thème a porté sur " l'interprétation ". Voir Séminaires du GRETOREP
==================================================================================================
NOUVEAU
Le GRETOREP organise un colloque le samedi 14 septembre 20224 sur le thème
"Penser en images : la préhistoire aujourd'hui"
qui réunira des anthropologues, des historiens de l'art, des philosophes et des écrivains renommés
autour des préhistoriens et des pychanalystes.
Voir colloque GRETOREP
==================================================================================================